Fort Nawac

Au bout d'une presqu'île, sur un rocher battu par les vagues de l'océan humide et abandonné de tous, existe un endroit magique et quelque peu, heu...magique. je veux parler du Fort Nawac !
Le Fort Nawac est une bâtisse dont la forme rappelle vaguement celle d'une cacahuètes, et d'ailleurs on y travaille souvent pour des cacahuètes.
Pour s'y rendre il suffit d'utiliser le bac. Il y a trois bacs qui y mènent : le Bac A, le bac C et le bac S (réservé aux scientifiques, qui y étudient la faune et la flore). Une fois sur place, on y va à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent-là ont perdu la clef.
Les habitants du fort, appelés les « fortiches » ou les « nawaïens », c'est selon, sont aux nombres de 69. Ils appartiennent tous à un corps de métier bien précis. Vous avez tout d'abord la basse classe des « passeurs » :

- Passe-temps, passe-partout, passe-passe-passera, passe-montagne et passe-à-ton-voisin.

Vous avez ensuite la classe supérieure des maîtres :

- Maître du temps, maîtres des jeux, maîtres quatre-vingt-dix et leur chef, maître Vatfèr.

Les femmes sont présentes, à Fort Nawac :

- La sauvageonne, la cochonne, la matrone, la michetonne.

Tout comme aux temps des Celtes, la communauté du fort à son Druide, le père Chourave. Celui-ci vit dans une vigie. La vigie du père Chourave et longue et dure.
Le vieux Druide ne s'exprime que par énigmes. Certaines ne sont toujours pas élucidées à ce jour, en voici quelques exemples :

« Trois fois dans la cheminée, ton hérisson tu rentreras »
« Patati, patata, zigouni, zigouna »
« Une Sandrine, jamais tu ne fourreras »

L'attraction préférée des nawaïens consiste en une série d'épreuves directement inspirées des tournois du moyen-âge. Tous les nawaïens s'y soumettent volontiers et deviennent le temps d'un soir un Néro (ou une Néroïne, si c'est une femme). Voici quelques unes de leurs épreuves :

• Le père Chourave jette sa clef à la mer. Le Néro doit alors nager jusqu'à un bateau à-moitié mangé aux vers pour repêcher la clef de la vigie du père Chourave avant que son adversaire ne parvienne à grimper les 3.650 marches qui mènent en haut de la vigie. Il est à noter que quoi qu'il en soit, la vigie ne ferme pas à clef, elle n'a pas de serrure...

• Un Néro engage un bras de fer avec le Maître Vatfèr. S'il perd, il doit faire trois fois le tour du fort en courant et sans se faire manger par les tigres de la sauvageonne qui les lâche à ses trousses. S'il gagne, il peut rentrer directement chez lui, sans passer par la case départ et sans toucher vingt-mille.

• Passe-à-ton-voisin et passe-passe-passera sont sur un bateau. Passe-passe-passera tombe à l'eau, qui c'est qui l'a poussé, sachant que passe-à-ton-voisin à les mains attachées derrière le dos ?

• Une Néroïne est jetée dans la fosse aux serpents avec un couteau rouillé pour se défendre et une lampe torche made in China pour se repérer. Au bout de la fosse, une échelle lui permet de s'échapper. Une fois sortie de la fosse, on compte ses morsures. Celle qui en a le moins à gagné, les autres meurent des suites de leurs blessures.

Les Fortiches, comme tous les états indépendants, battent monnaie. La monnaie locale est le Nawac.
100 nawacs font un keudal. 100 keudal font un zobi.

Voici un exemple de prix au fort Nawac :

Un panier garni de fruits et légumes vaut 3 keudals et 50 nawacs.
Un abonnement à TPS vaut 5 zobis et 35 keudals.
Un mois de location d'un F2 à Rouen vaut 13 zobis, 25 keudals et 75 nawacs.

J'espère que ce rapide tour d'horizon vous aura donné envie de venir visiter la belle contrée de Fort Nawac. N'oubliez pas, si vous venez, d'emporter un ciré jaune et un paire de bottes Aigle. Pensez aussi à souscrire avant votre départ une bonne assurance vie, prudence étant mère de sûreté. Merci et bon voyage à Fort Nawac !