mercredi, juillet 12, 2006

Je suis un pêcheur.


Je suis un pêcheur. Je suis un requin de l'estran, un loup de mer, un Zidane des rivières.

Je les guette, je les surveille, je les attends, je les espère, j'en bave d'avance. Je les zieute du coin de l'oeil, je les matte de la rive, je les attire vers moi, je les appâte, je les traque avec mon gros rapala, j'en frétille du bas-ventre. Je les attire, je les tire, je les fatigue à la lutte. Je les arrache à leur mère, à leur père, à leur frère. Je leur donne des petits noms « que s'appelorio quezac ». Enfin, délice suprême, je hume leur odeur de moule, de marée, de vase, de port d'Amsterdam.

Je me languis d'avance de leurs corps fuselé et frêle. Je ne me soucie pas de leur nubilité. Je les choisis jeunes, ingénues, même vierges. Je les palpe du bout des doigts, je les tripote, je les chatouille, je les grattouille. Je les fesse, je les flagelle de Onze mille verges.

Je les déshabille, je les baigne, je les nettoie, je les lave au plus profond, au plus intime, je les enduis d'onguents, je les huile, je les badigeonne, je les masse dans mon Sanita Per Aqua. Je les grime, je les vêts, je les farde comme des marquises, je les rends encore plus belle.

Je leur raconte des histoires qu'elle ne peuvent ouïr, qu'elles ne peuvent comprendre. Je leur prédis leur avenir sans me soucier de leur passé.

Elles me séduisent, je les allonge et je les prends. Je les aime tant que je leur fais sortir les tripes, que je les fais crier de douleur. Alors, je les abandonne un long moment dans la moiteur et dans le noir. Elles restent seules, loin, isolées, sans issue, cernées d'odeurs inconnues, d'odeurs âcres, d'odeurs tenaces, d'odeurs piquantes, d'odeurs écoeurantes, d'odeurs presque de mort.

Je reviens. A ma manière, je leur fais encore l'amour, je les baise, je les pénètre, je les retourne dans toutes les positions sans leur demander leur avis. Je les lèche, je les suce, je leur mange l'arrière-train.

Je recommence...

Je les guette, je les surveille, je les attends, je les espère, j'en bave d'avance. Je les attire, je les tire, je les fatigue à la lutte. Je les arrache à leur mère, à leur père, à leur frère. Je leur donne des petits noms « que s'appelorio quezac ».

Je suis un pêcheur. Je suis un requin de l'estran, un loup de mer, un Zidane des rivières. Oui, je le confesse, j'aime et j'aimerai toujours les sardines...



5 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais tu t'es déchiré grave là !
Toi, t'as encore mangé des conserves pas fraiches ! J'appelle l'hopital tout de suite ! :)
Et je comprends pas, ta dernière "conquête téléphonique" ne s'appelle pas sardine, tu t'as gouré, c'est pas plutôt Sandrine , nan ?!? :)

PS: Au fait, t'as obtenu les droits d'utilisation des bouffées délirantes de Mike the Pingoo avant de poster ?

Anonyme a dit…

Je trouve qu'il ya une vague odeur de morue sur ce blog....

Anonyme a dit…

Ah, la marée, le varech, les eaux stagnantes du port, les effluves de gasoil, les résidus de marée noire, les boues grasses où s'ébattent des vers blancs, les sorties d'égoûts, la rivière polluée qui se jette en bord de mer, les poissons morts, les vieux narives qui rouillent, les mégots sur la plage, les beingeurs qui urinent dans les vagues, les algues vertes qui envahissent l'estran... c'est beau, la mer...

Anonyme a dit…

Ahhh, moi j'aime bien... Chais po pourquoi, mais j'ame bien...

Sans doute ce parallèle entre Zidane te les coups de boules (hem)...

Mais c'est vrai que parfois, la Bretagne, ça vous gagne ! Même sous les draps... Dommage que même dans les plus beaux ports de France, il y a parfois des sorties d'égouts qui ne sentent pas que le poisson frais !!!

Anonyme a dit…

Et les pêcheurs, amis de la nature, qui défèquent par dessus bord ! Et les plaisancier qui vômissent au large, les touristes qui abandonnent leurs déchêts sur la plage...sans parler des promoteurs immobiliers qui construisent sur la zone "protégée" des 100 mètres et qui défigurent le paysage...et les tortues qui s'étouffent à cause des sacs plastiques, les baleines qui s'échouent allez savoir pourquoi... Ah, c'est beau, la mer...