Darcos et les l****ns crétins

Hello zooditeurs d'ici , de nulle part et d'ailleurs qui avez atterri sur cette page sans doute par hasard et sûrement par erreur !!

Passons rapidement les formules usuelles de politesse de cette fin d'année, tout le monde les connaît et ne cesse de les répéter... Noël...blabla...résolutions...gniagnia...nouvelle année.... Voilà c'est fait....

Quant à moi, pour finir l'année, je souhaitais revenir sur l'état d'esprit et les façons de faire du citoyen lambda de notre beau pays...

Ceux là mêmes dont on nous a dit qu'ils ont permis la naissance de la démocratie, l'avènement de la liberté, de l'égalité, de la fraternité et accessoirement, mais non moins importants, des congés payés. Et qu'on illustre immanquablement par un évènement survenu il y a plus de 200 ans, j'ai nommé la Révolution, preuve ultime et irréfutable de ce que le citoyen français , membre éminent de la patrie des Droits de l'Homme , se battra s'il le faut jusqu'à la dernière goutte de son sang pour défendre la liberté de ses nobles idéaux.

Cet état d'esprit, qu'on qualifie donc prestigieusement et globalement de "révolutionnaire", cette façon de faire à laquelle on accole automatiquement le synonyme de "résistance" ...Et bien je n'y vois personnellement qu'un pauvre justificatif destiné à légitimer un recours systématique à la contradiction, à la négation compulsive de tout ce qui se fait, de tout ce qui se crée.
Tiens d'ailleurs, bizarrement, ça me rappelle soudainement un mouvement politique français qu'on clame fièrement d' "opposition" en oubliant de préciser que l'opposition n'est pas forcément positive et qu'elle peut aussi être une force d'inertie, un obstacle à l'évolution....

Dernière illustration en date : les mouvements lycéens contre le projet Darcos.

Enfin je devrais dire les demi mouvements puisque partie de nos têtes blondes avaient accueilli positivement l'idée de réforme, l'estimant nécessaire; Mais ceux là on les a pas entendus beugler dans les rues, on les pas vus casser des vitrines ou brûler des voitures... Ils essayaient juste de passer, en vain, les barrages établis par leurs camarades pour aller en cours.

Alors pour les médias, ils comptaient pour du beurre, n'en parlons pas....

Vite fait, c'était quoi ce projet ?

Pour les maternelles, l'introduction pour les élèves d'un apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul. Je trouve ça intelligent.

Quand j'y suis passée, moi,à la maternelle, je me suis fait chier à faire des coloriages et des collages pendant 2 ans. Et je n'ai pas vu l'intérêt de ce genre d'activités sur un aussi long terme si ce n'est pour conditionner la future citoyenne que j'étais à des tâches monotones et répétitives. Et à notre époque actuelle, avec le développement des nouvelles technologies , j'en vois encore moins l'intérêt. Il était donc opportun d'évoluer.

Pour les primaires, l'instruction obligatoire de 26 heures était ramenée à 24 heures, les 2 heures enlevées étant réinvesties en aide personnalisée pour les élèves en difficulté scolaire ou pour le travail en petit groupe. Je trouve cela personnellement intéressant car tous les enfants n'ont pas des parents qui peuvent leur payer des cours particuliers pour revenir sur les difficultés rencontrées durant l'apprentissage scolaire.

Était également prévu un recentrement sur les bases fondamentales, notamment pour le français et les maths, pour que les élèves arrivant au Collège maîtrisent la lecture, le vocabulaire, la conjugaison, l'orthographe et les calculs de base, ce qui n'est plus le cas.

On peut bien rigoler tellement ça a l'air bête et évident mais quand je suis arrivée au Collège, je maîtrisais tout cela. Depuis, le système éducatif a manifestement évolué et , comme j'ai pu le constater personnellement, certains gamins arrivent en 6ème seulement grâce au postulat que les faire redoubler, c'est les traumatiser.

Écrire "hiver" comme on l'entend (iver) parce que c'est la nouvelle méthode phonétique d'éducation , écrire "pâtes" quand on demande d'écrire "spaghettis" parce que quand on ne sait pas orthographier un mot, il faut trouver un équivalent, utiliser son imagination pour donner la définition d'un mot parce qu'on ne le connaît pas ("Un nombre réel est un nombre qu'on peut toucher du doigt"), tout ça sans aucune correction pour éviter de brimer le pauvre petit enfant, c'est bien amusant et ludique mais moi je n'appelle pas ça un bon apprentissage ni une évolution. C'est de l'usine à faire du crétin qui sera incapable de penser plus loin que le bout de son nez. C'est peut être d'ailleurs le but recherché....

Pour les lycéens, ceux qui sont allés manifester, il était prévu :

- Un redécoupage en semestres de la seconde pour éviter le déséquilibre de l'apprentissage et des bilans du système trimestriel coupé par les congés. Cela évite les rushs de fin d'année scolaire (finir le programme en 2 mois , je m'en souviens, c'était du bourrage de crane...), je vois pas de mal à ça.

- A partir de la seconde , un tronc commun d'enseignements généraux de 21 heures (histoire , Français, mathématiques, éducation physique et sportive , langues vivantes) plus 6 heures de modules complémentaires au choix dans un des domaines suivants : humanités, sciences, sciences de la société ,technologies.

Avec droit au changement si on estime s'être trompé.

C'est plutôt pas mal dans la mesure où cela permet d'éviter , après un premier choix, de rester enfermé dans une voie jusqu'au bout de l'année, obligeant du coup à un redoublement.

Et en plus, 3 heures d'accompagnement personnalisé.

Honnêtement, moi j'aurais préféré ce système plutôt que de me taper un enseignement commun général avec des sciences économiques et sociales où un prof déprimé tentait de nous faire ingurgiter les conséquences du développement du commerce de la banane dans les pays sous développés , les théories sur la définition de la famille et de la crise ou sur les facteurs de la pauvreté.

- Un cycle terminal plus affiné pour chaque élève. Ce qui, en gros et pour faire court, éviterait à un élève ayant choisi une voie plutôt "littéraire" de se taper, comme je l'ai fait en mon temps, autant d'heures de maths qui ne m'intéressaient pas , ne me servaient à rien et auxquelles je ne ne comprenais rien , que d'heures de français.

Ce nouveau système m'aurait peut être permis d'aller jusqu'au Bac. Mais dans ces temps reculés où j'étais au lycée , être "pas bon" en maths fermait toutes les portes, y compris coté littéraire, ce qui est absurde.

Et pourtant j'excellais en français et en langues.

Connaître les probabilités de devenir pauvre en mangeant des bananes made in china aurait il fait de moi une meilleure citoyenne ? Permettez moi un léger doute....

Alors moi, je me demande...Pourquoi tout ce foin pour une réforme somme toute assez soft et qui a l'air plutôt positive , dans le sens d'une meilleure prise en compte des évolutions de notre société et de la réalité ?

Les "anti" ont hurlé à l'assassinat, martelant que le projet allait tirer les élèves vers le bas ...

Hors la France , 2ème pays d'Europe où les gamins passent le plus d'heures sur les bancs de l'école (l'Italie est première), est 19ème sur 30 pour ce qui est de l'acquis des fondamentaux, ceci selon une étude faite par l'OCDE via son rapport PISA :

(http://www.pisa.oecd.org/dataoecd/15/13/39725224.pdf , c'est en anglais démerdez vous) ....

Savoir lire et écrire à 15 ans n'est plus manifestement aujourd'hui en France, une évidence.....Pour comparaison, les Finlandais sont scolarisés à partir de 7 ans et sont premiers selon le même rapport... Y'a de quoi s'interroger, non ?

Les "anti" ont également hurlé que cette réforme allait supprimer des emplois d'enseignants et que cela allait par conséquent handicaper les élèves qui auraient moins de profs, qui seraient plus nombreux dans les classes, que les profs allaient faire des heures supp', etc....

Encore aurait il fallu préciser que 150 000 élèves ont disparu du second degré en 3 ans, le nombre de profs ayant quant à lui été maintenu. Ce qui donne, toujours selon l'Ocde , une moyenne de 14 élèves pour 1 enseignant au collège et de 10 élèves pour 1 enseignant au lycée (sources 2006 , période où la France a recruté , elle, à tour de bras dans l'Education).

Hors on dit que les classes sont surchargées (24 élèves en moyenne) dans le secondaire .... Cherchez l'erreur... Mais où sont donc passés les profs manquants ?? Choisissez parmi les réponses suivantes :

A : ils ont pris des congés

B: ils ont pris un arrêt maladie

C: ils ont séché leurs propres cours.....

Le gouvernement comptait apparemment ne pas renouveler certains postes faute d'élèves...Mais ce n'est pas du goût de tout le monde de tenter d'alléger le budget de l'Education Nationale, 1er poste de dépenses de l'Etat français (28% en 2007 et en augmentation en 2008). Et pour les heures supp' je rappelle que les enseignants bénéficient, à ce sujet, du dispositif d'exonération et de non-fiscalisation, ce qui est loin d'être le cas pour d'autres fonctionnaires.

Alors quand j'entends certains profs qui travaillent 6 heures par semaine, qui gagnent (beaucoup) plus que moi qui en fait plus de 40 , et qui se plaignent d'être fatigués , de ne pas gagner assez ou qui craignent de faire quelques heures supp' en plus, permettez moi de ricaner..... Mouhahahaha !!!



Alors si il est sûr que tous les enseignants ne sont pas égaux et qu'on ne peut tout généraliser, si l'on doit bien admettre que certains profs ou élèves ont, au cas par cas, de quoi se plaindre et grogner, il me semble qu'il serait plus utile et productif de se pencher sur des problèmes de fond qui sont rarement abordés par l' "opposition" (comme la raison pour laquelle les postes les plus difficiles et les moins bien payés sont imposés aux profs débutant leur carrière , par exemple) que sur une réforme qui lançait des pistes pour essayer de tirer les élèves français vers le haut....



Aussi pour moi, les manifestations récentes ne sont rien d'autre que des moulinets dans le vent, une force d'inertie opposée à tout changement quand bien même il serait positif.


Les lycéens qui sont descendus dans la rue en sachant à peine pourquoi ils manifestaient exactement ont été , sans même s'en apercevoir , récupérés, bien qu'ils disent le contraire, par les mouvements d'opposition présents au sein de leurs organisations syndicales.

Ils ont répété bêtement les grandes phrases qu'on leur a annoncé, sans réellement s'informer des contenus et des contenants. Ils ont cru descendre dans la rue pour plus de savoir et de liberté, au nom d'un idéal qu'ils ont déjà peine à orthographier.


Ils ont voulu jouer aux révolutionnaires parce que c'est bien plus amusant que d'aller en cours et réviser. Révolutionnaires oui, mais attention, surtout pas d'heures supplémentaires hein...



Dans ma ville, les manifestants ont gueulé et cassé jusqu'à midi le 19 décembre . Puis, d'un coup, les rues se sont vidées.... Ben ouais, ils sont allés manger. Et comme c'était vendredi, ils ont séché et ne sont pas redescendus dans la rue l'après midi, prévu pour une continuation de la manifestation.



Et comme c'était le début des vacances scolaires, le mouvement, c'est sûr, va continuer. Oui mais après les congés....


Ainsi vont les grandes révolutions françaises.....



La "révolution" , que l'on peut définir usuellement comme un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d'un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir , vient du latin "revolvere", c'est à dire, entre autres , rouler en arrière, refouler, revenir à son point de départ.... Intéressant non ?


En tout cas, moi qui ne suis d'aucun bord politique, je trouve que les lycéens ont fait beaucoup de bruit pour pas grand chose.

Et je pense que ceux qui manipulent leur innocence et leurs soifs puissantes d'idéaux, sous le couvert de leur fonction destinée à dispenser le savoir, feraient bien de balayer devant leur porte avant de critiquer une tentative de réforme de notre système d'éducation ....Ne soyons pas dupes, il ne s'agit , pour la plupart d'entre eux, que d'une tentative pour conserver leurs acquis personnels parfois injustifiables ou injustifiés...


Parce que prôner le maintien d'un système éducatif qui permet de voir arriver ce genre de trucs (voir image ci dessous) , accessible à n'importe quel élève qui , de bonne foi, souhaiterait s'instruire voire s'informer, c'est quelque part, de la désinformation...

Oserais je dire que c'est se foutre de la gueule du monde ?



(trouvé sur le site internet d'intellego, qui se targue de diffuser le savoir scolaire et critique en passant le projet de réforme)





Pour rappel , puisque cela semble nécessaire :


Alphabet, nom masculin :
Liste ordonnée de toutes les lettres qui servent à retranscrire les sons d'une langue.



Et la citation du jour sera : Avant de critiquer son prochain , il faut d'abord avoir appris à lire et surtout à écrire !!



ShadowS